L’industrie du cacao constitue un employeur important pour les ivoiriennes et les ivoiriens. Néanmoins, percevoir des bénéfices équitables reste un problème majeur pour les agriculteurs. Nestlé, Flickr

Une coopérative de cacao travaille pour assurer un meilleur avenir aux agriculteurs : une série de questions et réponses avec Awa Bamba

Rencontrez la créatrice du changement qui accélère la réussite des petits exploitants en Côte d’Ivoire
13 septembre 2022

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Le 15 septembre 2022, Awa Bamba interviendra lors de la séance plénière du GLF Afrique 2022 intitulée « Réaliser des chaînes de valeur durables pour les produits de base en Afrique : Enseignements et perspectives autour du cacao ». Réservez votre billet ici.

Le chocolat est roi en Côte d’Ivoire, pays d’Afrique de l’Ouest. La petite nation tropicale produit près de la moitié du cacao mondial, et près de 6 millions de ses habitant(e)s travaillent dans ce secteur. Toutefois, ce produit de luxe n’a pas pour effet de proposer une vie de luxe à celles et ceux qui le cultivent : le cultivateur de cacao ivoirien moyen gagne moins de la moitié de la somme nécessaire pour s’assurer un revenu décent.

Awa Bamba s’efforce de changer cela. En effet, depuis 2017, elle occupe le poste de directrice générale de la Coopérative agricole de Yakassé-Attobrou (CAYAT), une coopérative agricole de cacao et de café qui compte plus de 3 000 membres. Créée en 2010, la coopérative œuvre pour faciliter la collecte et la vente de cacao et de café et contribuer au bien-être de ses membres.

Nous nous sommes entretenus avec elle avant sa participation à la conférence numérique GLF Africa 2022 pour en savoir plus.

Courtesy of Awa Bamba

Comment et pourquoi la coopérative CAYAT a-t-elle été créée ? Comment vous êtes-vous impliquée ?

Avant la création de la coopérative CAYAT, nos producteurs locaux vendaient leur cacao à des prix extrêmement bas et étaient souvent trompés par des acheteurs malhonnêtes, à tel point qu’ils n’étaient pas en mesure de satisfaire leurs besoins les plus élémentaires. Compte tenu de la pauvreté qui régnait dans les différentes communautés, ces producteurs – guidés par Traoré Sinan – ont créé la coopérative CAYAT pour vendre leurs produits à un prix rémunérateur et assurer le bien-être de leurs familles.

Quels sont les défis spécifiques auxquels les producteurs de cacao sont confrontés dans votre région ?

Dans notre région, nous sommes confrontés à des problèmes liés au changement climatique ainsi qu’à la baisse de la productivité et des prix.

Comment la coopérative CAYAT travaille-t-elle pour relever certains de ces défis ?

La coopérative CAYAT mène plusieurs actions. Au niveau environnemental, nous travaillons sur le développement, la conservation et la restauration des écosystèmes à travers [des activités telles que] une pépinière d’arbres d’ombrage gérée par des femmes, une station radiophonique locale pour sensibiliser les membres et les différentes communautés à la protection des forêts ; et l’organisation de journées de plantation en collaboration avec le ministère des Eaux et Forêts. En termes de productivité, nous encourageons nos producteurs à adopter les bonnes pratiques agricoles, et nous leur offrons des intrants pour améliorer leur production. Au niveau des prix, nous encourageons les producteurs à diversifier leurs sources de revenus grâce à l’agroforesterie et à s’orienter vers la production de cacao biologique pour obtenir de meilleurs prix, car une fois qu’ils obtiennent une certification biologique, nous pouvons leur reverser une prime.

Les femmes productrices de cacao sont-elles confrontées à des défis particuliers ? Si oui, que fait la coopérative CAYAT pour y remédier ?

Oui. Pour y remédier, nous avons mis en place un programme pour la promotion du genre, qui consiste d’abord à former les femmes à l’entrepreneuriat agricole, à l’alphabétisation et à la comptabilité simplifiée, puis à la mise en place d’autres activités génératrices de revenus (comme l’aviculture et la production alimentaire). Nous menons également des négociations avec les autorités villageoises pour faciliter l’accès des femmes à la terre.

Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme dans la gestion de la coopérative CAYAT ?

Oui, notamment au niveau de la gouvernance.

Quelles sont vos aspirations futures pour la coopérative ?

En tant que femme occupant un poste de direction, je souhaiterai voir à l’avenir beaucoup plus de femmes occuper des postes à responsabilité au niveau du conseil d’administration de la coopérative CAYAT. Je pense également que ma coopérative devrait s’orienter vers la transformation de ses fèves en produits semi-finis, afin d’augmenter les revenus de ses membres.

Quels types de changements souhaiteriez-vous voir pour l’ensemble de la filière cacao ivoirienne ? Je souhaiterai qu’on réalise la transformation semi-finie du cacao dans le pays et qu’il y ait des partenariats directs entre les artisans-chocolatiers et les coopératives.

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