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Pépinière de plants d’açai dans l’État d’Acre au Brésil : initiative de cet État pour encourager le reboisement. CIFOR/Kate Evans
BONN, Allemagne (Landscape News) – Une proposition du Salvador de mettre en commun les ressources mondiales et de consacrer 10 années à la promotion de la restauration de plus de 2 milliards d’hectares de terres dégradées dans le monde entier (c’est-à-dire une superficie plus vaste que celle de l’Amérique du Sud) sera au cœur des débats du prochain sommet du Forum mondial sur les paysages (GLF) qui aura lieu à Nairobi.
L’initiative soutenue par d’autres pays d’Amérique latine pour lancer une décennie des Nations Unies sur la continuité des paysages et la restauration des écosystèmes, propulserait la restauration des paysages tout en haut des agendas nationaux en renforçant les efforts des pays en vue d’atteindre l’objectif de développement durable (ODD) 15 des Nations Unies, qui concerne la vie terrestre.
Cette décennie des Nations Unies, qui s’étendrait de 2020 à 2030, pourrait permettre d’accroître le volume des fonds si nécessaires pour mettre en œuvre des projets de restauration des écosystèmes, de lutte contre la dégradation des terres et contre l’appauvrissement de la biodiversité.
Lors d’une grande manifestation internationale organisée par le Défi de Bonn à Foz do Iguacu au Brésil, le ministère salvadorien de l’Environnement et des Ressources naturelles a aussi pressé la communauté internationale de soutenir une décennie consacrée à la restauration des paysages.
Ce pays, qui est le plus petit d’Afrique centrale, a déjà un rôle moteur dans l’Initiative 20×20, qui s’inscrit dans le cadre du Défi de Bonn grâce à des interventions visant à restaurer 20 millions d’hectares de terres en Amérique latine et aux Antilles d’ici 2020.
« Nous sommes convaincus que tous les pays, dans le cadre de l’initiative 20×20, du Défi de Bonn ou d’autres domaines, sont prêts, d’une façon ou d’une autre, à faire un saut de géant en matière de restauration », a assuré Lina Pohl, ministre salvadorienne de l’Environnement et des Ressources naturelles.
« Nous avons échangé sur des expériences et nous en avons vu ; l’initiative 20×20 devrait démarrer par une action de restauration forte en réponse aux effets du changement climatique. Mais nous sommes aussi convaincus que cela ne se fera pas en une année. On ne peut pas restaurer un pays en un an. Il faut qu’il y ait une action concertée sur une décennie ».
Le Salvador a été inspiré par l’idée d’une décennie thématique des Nations Unies consacrée à la mise en œuvre de sa promesse concernant 1 million d’hectares au titre du Défi de Bonn en raison des réussites qu’il a affiché dans ce domaine, selon un rapport de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
UN INTÉRÊT CROISSANT
Cet événement, qui s’est déroulé au Brésil sous l’égide conjointe de l’UICN et du ministère fédéral allemand de l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sûreté nucléaire (BMU), a été l’occasion d’échanger sur diverses expériences, innovations et initiatives de financement en matière de restauration des paysages forestiers.
« L’objectif de la décennie envisagée serait de promouvoir la continuité des écosystèmes et la gestion des paysages en encourageant une synergie entre la conservation de la biodiversité, la restauration de la végétation indigène et le maintien des processus écologiques pour réduire les conséquences de l’érosion de la biodiversité et du changement climatique et pour favoriser le développement durable », d’après une proposition du gouvernement brésilien que les journalistes de Landscape News ont pu lire.
La finalité de cette proposition concorde parfaitement avec le programme du prochain sommet du GLF qui se tiendra les 29 et 30 août à Nairobi où plus de 800 participants et des milliers d’internautes, dont des chefs d’État, des experts de la restauration des paysages, des décideurs, des médias du monde entier, des experts financiers, des spécialistes de l’environnement, des chefs autochtones et communautaires, se réuniront au siège social du PNUE pour s’attaquer aux divers défis que pose la dégradation des terres sur tout le continent.
Une décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes pourrait drainer un flux non négligeable d’aide internationale en direction de l’Afrique, où l’on estime que 2,8 millions d’hectares de terres sont déboisés chaque année et où la dégradation des terres reste un défi de taille.
DES EFFORTS RÉSOLUS
Les participants du sommet du GLF à Nairobi débattront de la restauration des paysages dans le contexte de l’initiative AFR100, dans laquelle des pays africains se sont engagés à restaurer 100 millions d’hectares de paysages dégradés sur l’ensemble du continent d’ici 2030.
AFR100 contribue au Défi de Bonn, engagement qui a été pris au cours des négociations sur le climat de l’ONU en 2014 en vue de procéder à la restauration de 150 millions d’hectares de terres déboisées et dégradées de la planète d’ici 2020 et de 350 millions d’hectares d’ici 2030. L’Initiative africaine pour des paysages résilients (African Resilient Landscapes Initiative) (ARLI), le programme 2063 de l’Union africaine et les objectifs de développement durable entre autres vont dans le même sens que l’initiative AFR100.
Des progrès appréciables ont déjà été accomplis, le Kenya, le Rwanda et de nombreux autres pays d’Afrique ayant promis d’entreprendre d’importantes activités de restauration.
Par an, le coût estimé de la dégradation des terres pour l’économie mondiale devrait atteindre entre 2000 et 4 500 milliards, tandis que les avantages économiques des interventions de restauration sont évalués à 84 milliards.
Au moins 7 millions d’hectares de paysages de forêt tropicale sont défrichés et dégradés tous les ans, ce qui met en danger les moyens de subsistance, la biodiversité et la sécurité alimentaire en aggravant le changement climatique, les conflits et les migrations de populations.
— Avec des dossiers rédigés par Barbara Fraser
Landscape News a publié une série de billets sur le congrès qui a eu lieu au Brésil dans le cadre du Défi de Bonn. C’est à lire ici
Pour découvrir les initiatives de restauration dans l’ensemble de l’Afrique au sommet du Forum mondial sur les paysages (GLF) de Nairobi les 29 et 30 août 2018, cliquer ici
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GLF Live avec Mathilde Bauwin et Claudien Nsengimana
Questions-réponses avec Nathalie van Vliet, experte en gestion de la faune sauvage au sein du CIFOR
La réponse se trouve dans la diversité génétique et l'agroécologie