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Trois ans après le lancement d’un projet de restauration, Yangambi, un paysage forestier luxuriant situé au nord de la République démocratique du Congo (RDC), vient de célébrer la plantation de son millionième nouvel arbre.
Le site, qui accueille une station de recherche renommée depuis les années 1930, fait office de laboratoire à ciel ouvert pour l’étude de l’agriculture tropicale et des forêts du bassin du Congo depuis longtemps. Au moment de l’installation du centre de recherche, des milliers d’hectares de forêt primaire furent convertis en parcelles expérimentales et en plantations de cultures commerciales, telles que l’huile de palme et le caoutchouc.
Mais après des décennies d’instabilité et de conflits dans le pays, les plantations furent abandonnées et devinrent des champs de cultures de subsistance (surtout du manioc et des denrées alimentaires locales) pour les petits agriculteurs.
Aujourd’hui, ces derniers sont confrontés à une perte de fertilité du sol due à des dizaines d’années de mauvaises pratiques et de surexploitation. Leur seule option, pour obtenir des récoltes suffisantes, est de continuer à étendre leurs terres par le biais d’une agriculture itinérante, et d’empiéter encore sur la forêt.
C’est la raison pour laquelle le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), en collaboration avec des partenaires locaux et avec le financement de l’Union européenne, a lancé une initiative de restauration en 2018 dans le but de rendre leur productivité à ces terres dégradées à travers la plantation d’arbres et la création des moyens de subsistence alternatifs tels que l’apiculture et l’élévage. La plantation du millionième arbre fin avril 2021 a marqué un jalon d’importance sur le chemin de son objectif de restauration de 2 000 hectares de terres d’ici 2022.
Au bout du compte, la restauration vise surtout à créer des opportunités pour les populations, commente Paolo Cerutti, expert scientifique senior au CIFOR et directeur du projet. « Si les populations brûlent la forêt aujourd’hui, c’est parce qu’elles ne peuvent rester sur ce qui a été brûlé hier. Ils font face à une fertilité et productivité en baisse, des variétés de culture améliorées difficilement disponibles, et une absence de vulgarisation agricole pour accompagner les agriculteurs qui souhaitent intensifier et diversifier sur le même terrain. »
« Nous visons à briser ce cycle par de multiples activités, parmi lesquelles des campagnes de plantation d’arbres qui fournissent de meilleurs moyens de subsistance et favorisent la diversification des revenus », ajoute-t-il.
« Avec l’argent gagné à la plantation, j’ai lancé une petite entreprise qui m’assure un revenu le reste de l’année », déclare Darius Lisendja, un planteur d’arbres de Yangambi. Selon une enquête récente menée par le CIFOR, le nombre des étals installés au marché local hebdomadaire a plus que doublé depuis que le projet a démarré. Des produits importés d’aussi loin que le Kenya sont désormais disponibles, et des centaines de visiteurs des villages voisins se rendent à Yangambi les jours de marché.
À l’instar de nombreuses localités rurales de RDC, Yangambi n’est pas reliée au réseau électrique. Les populations locales dépendent largement du bois de feu pour la préparation des repas et de petits panneaux solaires pour recharger les appareils électriques de base, entre autres les postes de radio.
Plusieurs initiatives existent actuellement pour relancer les activités de recherche et promouvoir le développement économique à Yangambi ; une perspective prometteuse pour marquer un tournant dans la construction d’un paysage durable et l’amélioration du niveau de vie local. Toutefois, cette perspective est limitée par le manque d’électricité. Par exemple, un nouvel incubateur d’entreprises a été implanté pour aider des entrepreneurs du paysage, mais la plupart des projets à valeur ajoutée ont besoin de l’électricité pour leurs operations.
Selon P. Cerruti, l’une des pistes serait la cogénération, une technologie très efficace qui produit de l’électricité et de la chaleur à partir d’un seul combustible. Bien que l’objectif du projet soit la plantation d’un nombre toujours plus grand d’arbres fruitiers et à chenilles afin d’améliorer les régimes alimentaires, la majorité des arbres plantés sur le court terme sont des espèces à croissance rapide et à forte valeur calorifique, pouvant être utilisés pour leur biomasse.
Nombre de ces essences améliorent également la fertilité du sol, ce qui les rend intéressantes pour les agriculteurs qui peuvent les intégrer dans des systèmes agroforestiers.
En associant des lignes d’acacias (Acacia auriculiformis) à du manioc amélioré, par exemple, les agriculteurs obtiennent de meilleurs rendements et gagnent un salaire (bénéfices immédiats), tout en sachant qu’ils pourront récolter le bois pour son énergie au bout de six ans. Ces deux actions devraient soulager la pression sur les forêts et offrir de nouvelles opportunités à la population.
La RDC, dans le cadre de l’initiative AFR100, s’est engagée à restaurer huit millions d’hectares de terres d’ici 2030. Les leçons tirées des premières expériences comme celle de Yangambi seront précieux pour réaliser cet objectif.
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