NAIROBI (Landscape News) — L’industrialisation, la croissance de la population croissante et l’emballement de la consommation ont accéléré la dégradation des terres dans le monde entier. Une mauvaise gestion des terres a déjà un impact sur le bien-être de 3,2 milliards de personnes et, d’ici 2050, la dégradation et le changement climatique pourraient réduire les rendements des récoltes de 10% dans le monde et jusqu’à 50% dans certaines régions. Mais il existe des moyens de s’écarter de ces projections.
Étant donné que la perte d’arbres joue un rôle central dans la dégradation des terres, la restauration des forêts et des paysages devrait contribuer à corriger la situation en améliorant les moyens de subsistance sans nuire à l’environnement.
« Nous devons profiter de cet élan pour rassembler le soutien politique, les ressources financières et l’esprit d’entreprise du secteur privé et de procéder massivement à la restauration à grande échelle en passant d’initiatives pilotes prometteuses à une superficie de plusieurs millions d’hectares », indique un nouveau rapport du Partenariat mondial pour la restauration des forêts et des paysages (GPFLR), une alliance de près de 30 gouvernements et d’organisations internationales et non gouvernementales.
Le document, lancé avant la conférence Afrique 2018 du Forum mondial sur les paysages (GLF) à Nairobi, explore comment les différents acteurs peuvent collaborer au mieux pour atteindre le Défi de Bonn, qui demande la restauration de 150 millions d’hectares d’ici 2020 et 350 millions d’ici 2030 – une zone de presque la taille de l’Inde.
Les potentiels gains sont importants : environ 2 milliards d’hectares de terres dégradées dans le monde peuvent être restaurés, une superficie supérieure à celle de l’Amérique du Sud, et les bénéfices nets de la restauration de 350 millions d’hectares sont estimés à 9 billions de dollars.
« Il est clair qu’il existe un mouvement croissant pour la restauration des paysages à grande échelle », a déclaré Erik Solheim, responsable des Nations Unies pour l’environnement. « Toutes nos organisations internationales partenaires travaillant dans ce domaine sont d’accord pour dire qu’il est maintenant temps d’intensifier considérablement ce travail. Il existe un potentiel manifeste pour la restauration d’une zone de 350 millions d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030, ce qui donnera une impulsion considérable à la lutte contre le changement climatique, la perte de biodiversité et la pauvreté. Il est essentiel que nous mobilisions et que nous saisissions cette opportunité. »
Selon le GPFLR, l’extension de la restauration à plus grande échelle est également essentielle pour respecter les engagements internationaux sur la biodiversité, le changement climatique et la désertification, et pour progresser sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, de la protection des écosystèmes terrestres à la sécurité alimentaire, hydrique et sanitaire.
LIBÉRER LES CAPITAUX PRIVÉS
En 2018, près de 50 pays se sont engagés à restaurer plus de 160 millions d’hectares, et des plateformes régionales telles que l’Initiative de restauration des paysages forestiers africains (AFR100) et l’Initiative 20×20 les aident à passer des promesses à la mise en œuvre sur le terrain à la réalité.
Ces efforts et d’autres encore ont amené le mouvement à un seuil important, notent les auteurs, qui croient que le moment est venu de « le franchir et procéder à une restauration à grande échelle pour saisir l’opportunité qu’elle représente ».
Selon les estimations, 837 milliards de dollars sont nécessaires pour atteindre l’objectif de 350 millions d’hectares d’ici 2030. Une première étape consiste donc à stimuler les investissements. « Bien qu’un soutien accru de la part des gouvernements et des organismes financiers internationaux soit essentiel pour procéder à une restauration à grande échelle, une grande partie de ce financement devra provenir de sources privées », indique le rapport.
Le document note que la restauration est la plus appropriée pour attirer des investissements privés quand elle génère des retours économiques directs pouvant être capturés par des acteurs privés, tels que des rendements agricoles ou ligneux plus élevés et des primes de marché sur les produits issus de la restauration.
Le GPFLR encourage le développement de marchés qui permettent de payer les services écosystémiques, en particulier ceux créés ou relancés par la restauration. Réorienter les mesures incitatives vers la réhabilitation des terres dégradées ; allouer les produits des taxes sur le carbone à la restauration ; et tirer parti du financement climatique sont d’autres stratégies pour débloquer des capitaux privés.
D’autres facteurs empêchant les investisseurs privés sont les risques liés à la faisabilité juridique, technique et financière des projets, un manque d’opportunités d’investissement et une capacité limitée des partenaires des pays en développement.
« Les membres du GPFLR peuvent aider à créer une masse critique de projets de restauration économiquement viables et à succès, à établir des partenariats critiques entre différents secteurs et à présenter les arguments commerciaux en faveur des investissements dans la restauration », indique le rapport.
Les membres comprennent le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR), les Nations Unies pour l’environnement, la Banque mondiale, le Ministère fédéral allemand pour l’environnement et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
TRACTION POLITIQUE
Le rétablissement de la santé, de la productivité et de la résilience des terres et des forêts exigera également un leadership et un programme de sensibilisation accrus. Pour les auteurs du rapport, le message de la restauration doit atteindre les décideurs au plus haut niveau et doit être considéré comme une solution à la fois pour l’économie et pour l’environnement.
« Défendre la restauration signifie que ses bénéfices sont largement supérieurs à ses coûts, y compris en termes de création d’emplois dans les zones rurales », souligne le rapport, qui appelle également à dissiper les idées fausses qu’elle crée une concurrence entre les forêts et la production alimentaire.
D’autres recommandations incluent la mise en place de systèmes de suivi rentables qui permettent d’affiner la pratique au fil du temps et de montrer son impact positif, et d’accroître le soutien technique au niveau régional, national ou infranational, où la mise en œuvre est effectuée.
La traction politique est importante pour faire avancer la restauration, mais l’engagement des parties prenantes locales dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des projets l’est également. Une raison pour cela est que la restauration n’est pas seulement une question d’hectares, mais aussi de résultats en termes d’agriculture durable, de sécurité alimentaire et d’économies rurales.
Une autre raison est que « une grande partie du travail à venir sera faite discrètement et à peu de frais par des personnes recherchant une vie meilleure et de meilleurs moyens de subsistance pour elles-mêmes et pour leurs enfants ». Pour le GPFLR, elles peuvent contribuer à cette mutation vers un avenir durable avec le soutien des gouvernements, des experts, des donateurs et des organismes internationaux.
« Les événements météorologiques extrêmes dans le monde entier nous rappellent que le changement climatique est réel et qu’il en train de se produire. Restaurer des paysages dégradés à travers le monde est l’une des mesures les plus rentables pour en même temps lutter contre le changement climatique et améliorer la productivité et la résilience agricoles », déclare Tim Christophersen des Nations Unies pour l’environnement, président du Partenariat mondial pour la restauration des forêts et des paysages. « Nous avons identifié les opportunités de restauration. Nous avons maintenant besoin des gouvernements et du secteur privé pour les mettre en œuvre. »
Faire passer la restauration des forêts et des paysages au niveau supérieur nécessitera un effort concerté du niveau local à l’échelle mondiale, mais le partenariat estime que la restauration de la base écologique de l’activité économique et sociale de l’humanité en vaut la peine. Après tout, « rien n’est aussi puissant qu’une idée dont le temps est venu ».
Apprenez-en plus au Forum mondial sur les paysages à Nairobi et en ligne les 29 et 30 août. Cliquez ici pour plus d’informations.
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